La police allemande a confondu un individu suspecté du viol et du meurtre d'une jeune femme en craquant son iPhone pour accéder aux données de géolocalisation et à celles de l'appli "Santé".
Nos smartphones sont-ils de discrets auxiliaires de police qui nous suivent à la trace? Sans aller jusque-là, ils peuvent en tout cas fournir une aide précieuse dans des affaires criminelles difficiles à résoudre. C’est ce qui vient de se passer en Allemagne lors d’une enquête sur le meurtre d'une étudiante de 19 ans commis en octobre 2016 à Fribourg-en-Brisgau (Bad-Wurtemberg). Son corps a été repêché dans la rivière qui traverse cette ville située à quelques kilomètres de l'Alsace.
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Malgré des traces d'ADN retrouvées sur la victime, il était impossible de confondre le principal suspect. La présence d’un cheveu ne pouvant prouver à elle seule sa culpabilité. L'enquête piétinait, mais grâce à l’appli Santé installée dans tous les iPhone d’Apple et aux données de géolocalisation, la justice a obtenu la preuve qui lui manquait. Confrontée au refus du suspect de fournir son code PIN, la police a fait craquer l’appareil par une société privée munichoise dont le nom et les méthodes n’ont pas été divulgués.
Données de géolocalisation
Les enquêteurs ont ainsi pu avoir aux données de l’appli Santé, qui comptabilise les pas que nous faisons chaque jour pour nous inciter à faire de l’exercice. Grâce à cela, ils ont constaté que le jour du meurtre, le suspect a emprunté des escaliers pour monter et descendre à un niveau qui correspond aux escaliers qui mènent aux berges de la rivière depuis la route.
L'appli a aussi révélé qu'il a réalisé un trajet qui équivaut à la distance entre l’endroit de la disparition de la jeune femme et celui où le corps a été retrouvé. La police a aussi scruté les données de géolocalisation de l’iPhone et celles recueillies sur le smartphone de la victime pour constater que l’alibi ne tenait pas. Acculé, le meurtrier a fini par avouer. Le procès se déroule actuellement au tribunal de Fribourg.
Cette affaire ne semble pas créer de polémique comme aux Etats-Unis. En 2016, le FBI a dû faire appel à une aide extérieure pour craquer l’iPhone 5C d'un des auteurs de la tuerie de San Bernardino en Californie. À l’époque, les agents fédéraux avaient été assignés en justice par trois médias américains pour qu’ils révèlent le nom de l’entreprise qui avait craqué l’iPhone, sa méthode et le coût de l’opération. Mais le FBI avait refusé de révéler la méthode utilisée pour accéder aux contenus sans connaître le code PIN du propriétaire de l'iPhone.
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